Une étude s’est intéressé aux maladies inflammatoires chroniques intestinales (Mici) et plus particulièrement à leur relation avec le microbiote intestinal.
Le microbiote intestinal, pour rappel, est constitué par l’ensemble des microorganismes vivants dans l’intestin (bactéries, levures, champignons, virus). La quantité de ces microorganismes est évaluée à environ 100 000 milliards.
Son rôle est de plus en plus étudié et nous savons qu’il joue un rôle prépondérant dans les fonctions digestives, métaboliques et immunitaires de notre organisme.
On comprend aisément pourquoi de plus en plus de chercheurs s’agitent autour du microbiote en espérant trouver de nouvelles approches pour mieux contrôler les maladies inflammatoires digestives.
Concernant les maladies inflammatoires intestinales, nous savons qu’un des facteurs associé à ces maladies est la modification de la composition du microbiote intestinal et plusieurs études ont déjà suggéré son implication dans le développement de ces maladies.
C’est une étude chinoise, menée par une équipe de chercheurs de la National Nature Science Foundation of China qui s’est intéressé à une de ces maladies inflammatoires chroniques, la Rectocolite hémorragique.
Il s’agit d’une maladie chronique qui touche environ 60 000 personnes en France et qui se manifeste comme son nom l’indique, par des symptômes inflammatoires du rectum et du côlon, principalement des douleurs abdominales, des diarrhées hémorragiques et une perte de poids.
L’étude a été réalisée chez des modèles de souris chez lesquelles une inflammation intestinale a été provoquée par l’administration orale d’un agent inflammatoire.
Sur ces souris, les chercheurs ont étudié l’administration quotidienne de vinaigre en petite quantité.
Pourquoi s’être intéressé au vinaigre ? Tout simplement parce que le vinaigre fait partie de la médecine traditionnelle chinoise depuis des siècles, pour son action antiseptique naturelle. Le vinaigre a été utilisé intensément depuis l’ère d’Hippocrate pour son action antifongique et antibactérienne. Il était employé comme traitement de nombreuses maladies comme les toux persistantes, les poux de tête, les morsures d’insectes, les verrues et les blessures. Plus récemment des études ont montré son action positive sur le métabolisme, la détoxification, la fonction hépatique et des effets hypotenseurs et hypoglycémiants.
Par ailleurs, le kurozu (un vinaigre noir japonais) avait montré lors d’une étude publiée en 2011, une activité anti-inflammatoire colique. Et ces 10 dernières années des études ont montré que la prise quotidienne de 15ml de vinaigre, soit une cuillère à soupe, améliorait l’hypertension, l’hyperlipidémie et l’obésité.
Et compte tenu de cette propriété, les chercheurs ont posé comme postulat que le vinaigre, grâce à sa molécule active, l’acide acétique, pourrait améliorer la qualité du microbiote et ainsi avoir un effet bénéfique sur la Rectocolite hémorragique.
Le vinaigre réduit les signes inflammatoires digestifs
Et c’est ce qu’ils ont réussi à démontrer. En ajoutant du vinaigre dans l’eau potable des souris, l’activité de la maladie, les marqueurs de l’inflammation et les symptômes ont été significativement réduits de même que la perte de poids.
Et autre résultat intéressant, le vinaigre a été également administré chez les souris pendant 28 jours avant de provoquer l’inflammation et une analyse de leurs selles a montré des taux élevés de bactéries bénéfiques comme les Lactobacillus, les Bifidobacteria et les Enterococcus faecalisun mais aussi un taux réduit de bactéries pathogènes comme les Escherichia coli. Les 3 bonnes bactéries sont une source de production d’acide lactique et d’acide acétique, source d’énergie pour l’organisme renforcée par la composition naturelle du vinaigre en acide acétique. Ces bactéries jouent également un rôle réparateur et anti-inflammatoire sur la muqueuse du colon
Ce résultat pourrait laisser imaginer que le vinaigre en améliorant la qualité du microbiote pourrait avoir un effet préventif et protecteur sur l’apparition des maladies inflammatoires chroniques. De futures études devront le démontrer.
Cette étude est intéressante car elle aborde un sujet essentiel, la modification du microbiote. Nous savons qu’un microbiote en bonne santé est un microbiote riche et diversifié (cf mon post du 10 juin dernier). La question aujourd’hui est de savoir quelles approches doit on privilégier pour améliorer la qualité de notre microbiote : faut-il consommer des probiotiques comme le recommandent de nombreux laboratoires ? ou nourrir qualitativement notre microbiote pour qu’il se diversifie et qu’il se renforce en espèces bénéfiques. Cette étude a le mérite d’apporter sa contribution sur ce 2ème point.
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Crédits photo : istock – AlexPro9500
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