Pour faire face aux dépressions sévères qui résistent à tous les traitements disponibles, les médecins du département de Psychiatrie et de Psychothérapie de l’université de Bonn (Allemagne) se sont inspirés du traitement de la maladie de Parkinson.

Cette technique, c’est  la stimulation cérébrale profonde (SCP). Elle est utilisée avec succès depuis plusieurs années comme procédure standard contre les troubles du mouvement chez les malades atteints de maladie de Parkinson et pour lesquels les médicaments ne sont plus efficaces.

Fonctionnant sur le même modèle qu’un pacemaker pour les maladies cardiovasculaires, la SCP à haute fréquence consiste à opérer le patient pour lui installer de manière permanente une ou des électrodes dans le cerveau.

L’équipe de Bonn a recruté huit patients qui souffraient tous d’une grave dépression,  incurable et qui durait depuis trois à onze ans. Ces patients  ont été suivis pendant 4 ans.

L’implantation d’électrodes s’est faite dans le cadre d’une opération compliquée de huit heures, ou les chirurgiens ont implanté dans le cerveau, à travers un trou dans le crâne, de fines électrodes qui stimulent la zone du télencéphale, responsable de la perception du plaisir.

Les électrodes, reliées à un stimulateur, similaire à un stimulateur cardiaque, envoient en permanence des impulsions électriques légères de 3 à 5 volts dans le cerveau. Après l’implantation, la stimulation cérébrale est ajustée au cours d’un protocole de huit semaines.

Une efficacité majeure dès la 4ème semaine

Les médecins ont évalué le succès de la stimulation cérébrale toutes les quatre semaines. Au bout du premier cycle de quatre semaines, l’efficacité sur la dépression était majeure et à la fin de l’étude, au bout de quatre ans, l’efficacité s’était encore accentuée. Au total, sept des huit patients traités par stimulation continue étaient améliorés.

Le Dr Thomas Schläpfer, investigateur principal conclu « Il est assez incroyable que chez ces patients gravement malades une stimulation relativement simple, avec peu d’effets secondaires, ait cet effet et pendant plus de quatre ans. Je crois que cela est une percée dans ce domaine. »

Que dire de ces résultats impressionnants ? Nous savons que la dimension plaisir comme la qualité de notre humeur est essentielle pour vieillir en bonne santé. Mais il est difficile d’imaginer que nous pourrions dans un jour proche bénéficier d’une stimulation de notre zone du plaisir pilotée avec notre smartphone.

Par contre, chez les dépressifs sévères résistant à tous les traitements, on peut espérer à l’avenir, une reconnaissance européenne future de ce type de traitement, lourd à mettre en oeuvre.

 

Source : Deep brain stimulation to the medial forebrain bundle for depression- long-term outcomes and a novel data analysis strategy

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