D’après une étude portant sur plus de 800.000 individus, ceux qui ne se sont jamais mariés présenteraient un risque plus élevé d’être atteint de démence.

Le vieillissement de la population continue de progresser régulièrement et les projections pour 2060 annoncent pour la France 23,6 millions de personnes âgées de plus de 60 ans, soit une personne sur trois. On imagine aisément l’impact de cette explosion démographique sur les maladies liées directement au vieillissement comme les maladies neurodégénératives. Parmi celles-ci, les démences et la maladie d’Alzheimer.

D’ailleurs l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) alerte sur l’augmentation du nombre de démences qui devrait tripler d’ici 2050, passant dans le monde de 52 millions à 152 millions. Cette situation, extrêmement préoccupante, compte tenu du coût annuel de la prise en charge de ces maladies qui devrait doubler d’ici 2030, a incité l’OMS à lancer un appel urgent pour renforcer la recherche.

Il était donc normal que de nombreuses équipes de recherche se mobilisent pour mieux comprendre les facteurs de risque et les facteurs prédictifs d’apparition de ces démences.

C’est le sujet qu’a abordé une équipe d’épidémiologistes britanniques qui s’est focalisée sur la relation entre le mariage, le célibat, le divorce, le veuvage et le risque d’apparition de démences.

On savait que le mariage était associé à de meilleurs comportements santé, de meilleures performances cognitives, de meilleures relations sociales et une plus faible mortalité mais son impact sur le risque de démence n’avait pas été encore été évalué.

Un risque de démence accru de 42% chez les célibataires endurcis

Ils ont pour cela réalisé une revue de 15 études portant sur un total de 812 047 participants dans différents pays dans le monde : Amérique du sud, Asie, Europe et États-Unis.

Les résultats montrent que les individus qui sont restés célibataires toute leur vie ont un risque de démence accru de 42% par rapport aux individus qui sont mariés depuis longtemps.

Les veufs et veuves sont aussi plus à risque avec un risque de démence augmenté de 20 % par rapport aux personnes mariées. En revanche, les divorcés n’ont pas de risque accru de démence.

Le statut marital s’affiche donc comme un facteur comparable à l’activité physique.

Les auteurs concluent qu’un effort de prévention santé devrait être mené sur la population de célibataires afin de favoriser leur engagement social et tenter de modifier et réduire le risque d’apparition de démence.

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Source :

Marriage and risk of dementia: systematic review and meta-analysis of observational studies

A propos de l'auteur

Médecin, micro-nutritionniste, médecin du sport, je suis passionné par la médecine préventive, la prévention du vieillissement, la longévité et l’étude des comportements santé. Je suis l'auteur du Grand Livre des Secrets de la Longévité, sorti en mai 2018 et des "Nouvelles Clés de la Longévité " sorti en aout 2019 aux Editions Leduc.s.

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5 Réponses

  1. Véronique MARGOT

    bonsoir cher docteur Pascal

    alors faudrait il se marier plusieurs fois pour éradiquer le risque de démence ?

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  2. VANNIER

    Bonsoir

    comme je suis un adepte de la prévention et de la protection des risques technologiques majeurs ainsi que ceux liés à la santé je vais de ce pas trouver une âme sœur pour me remarier pour diminuer l’apparition de l’évènement redouté!!!
    pour le clergé peut on considérer le fait qu’être uni à Dieu est une forme de mariage?
    La démence a t elle un lien avec les vœux de chasteté à savoir la démence est elle accentuée si en plus du célibat, ces vœux sont prononcés et respectés (cela va sans dire mais quand même soyons précis) ? en d’autres termes cette enquête comprend t elle aussi les membres de la Sainte Eglise (je laisse les ermites de côté qui sont peu nombreux) ainsi que que les bouddhistes qui sont aussi célibataires en grand nombre……

    Répondre
    • Pascal Douek

      Bonsoir Bruno,

      Et bien non, les membres du clergé ne font pas partie de la population étudiée. On ne peut donc rien conclure.
      C’est vrai qu’étude scientifique et membres du clergé ca ne fait peut être pas la paire.
      Bonne soirée.
      Pascal

      Répondre

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