Une consommation importante d’aliments bio est associée à un risque plus faible de développer un syndrome métabolique, porte d’entrée du diabète de type 2 mais aussi des maladies cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux (AVC).
A l’heure ou l’alimentation bio se développe à une vitesse galopante, il est légitime de s’interroger sur les bénéfices santé que peuvent procurer une telle consommation.
Si les motivations des consommateurs bio sont principalement la préservation de l’environnement, la qualité et le goût des produits, la sécurité et l’éthique, la santé reste la motivation n°1 (Baromètre consommation Agence BIO / CSA 2017).
Mais ces bénéfices santé restent à démontrer, d’autant que l’absence de pesticides dans l’alimentation fait encore polémique. France 3 vient d’ailleurs de révéler une étude qui montre que les carottes d’une enseigne bio contiennent plus de pesticides que d’autres carottes non bios (voir ici).
Démontrer les bénéfices santé de l’alimentation bio, c’est l’objectif du volet Bio NutriNet de l’étude NutriNet-Santé, menée par des scientifiques de l’Inra, sur plus de 8000 adultes. La finalité de cette étude est de mieux comprendre les relations entre le mode de production des produits alimentaires consommés (issus de l’agriculture biologique ou de l’agriculture classique) et la santé (état nutritionnel, exposition toxicologique et risque ou protection vis-à-vis des maladies chroniques).
Après une première vague qui avait montré que les consommateurs très réguliers d’aliments bio étaient moins enclins à prendre du poids, à être en surpoids ou obèses, en comparaison aux non-consommateurs, une deuxième vague s’est intéressé à comprendre le lien entre consommation de produits bio et le syndrome métabolique.
Le syndrome métabolique n’est pas une maladie, il se définit comme un ensemble de symptômes qui se traduit par des troubles lipidiques, glucidiques ou cardiovasculaires, associés à un excès de poids. On parle de syndrome métabolique lorsque au moins 3 des facteurs de risque suivants sont présents : obésité abdominale (tour de taille), pression artérielle élevée, taux de « bon » cholestérol (HDL) bas, taux de sucre, glycémie et triglycérides élevés.
L’étude Bio NutriNet a montré que la proportion de personnes ayant un syndrome métabolique est seulement de 12,1 % chez les grands consommateurs de produits bio alors qu’elle est de 20,7 % chez les très faibles consommateurs.
Un risque de présenter un syndrome métabolique réduit de 31%
Mais comment définit on un grand consommateur de produits bio ? Il s’agit de personnes qui consomment en moyenne 62 % de leur régime alimentaire. Ces individus réduisent de 31% leur probabilité présenter un syndrome métabolique, en comparaison à ceux qui ne consomment quasiment pas d’aliments bio. Ceux qui consomment une proportion modérée d’aliments bio, soit 24 % de leur alimentation, réduisent seulement de 9% la probabilité de présenter un syndrome métabolique.
Et de quels aliments parle t’on lorsque que l’on évalue ces consommateurs bio ? Les groupes d’aliments bio les plus associés à la diminution du syndrome métabolique sont les boissons non-alcoolisés (boissons sucrées, jus de fruit), les aliments riches en amidon ou riches en sucre, les fruits et légumes, les céréales complètes, les huiles et matières grasses, les substituts de viande ou de produits laitiers. On trouve ensuite les oeufs, les produits laitiers et les fast-food bio.
Pour conclure, selon cette étude, consommer du bio serait associé au maintien d’une bonne santé cardiométabolique à la condition d’en consommer en grande quantité.
Des consommateurs préoccupés par leur santé
Mais plusieurs pistes restent à explorer pour expliquer ces résultats. Selon les chercheurs, la composition nutritionnelle des aliments pourrait être plus riches en antioxydants et en vitamines et présenter une plus faible exposition aux pesticides.
Mais on peut aussi s’interroger sur le profil des grands consommateurs de produits bio. Ils sont sûrement plus enclins à adopter des comportements santé. C’est d’ailleurs ce que l’étude NutriNet a pu objectiver. Ils mangent plus de fruits (+ 20% par rapport à la moyenne) et de légumes (+ 27%) et consomment moins d’alcool (– 18%) et de viande (– 34%).
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Sources :
Baromètre consommation Agence BIO / CSA 2017
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