Montre-moi tes profils sur les réseaux sociaux et je te dirai qui tu es !
On le sait, toute notre intimité s’affiche sur les réseaux sociaux au travers des contenus que nous postons quotidiennement. Qui sommes nous ? Quelle est notre vie sociale ? Et surtout, quelle est notre humeur ?
Mais de là à imaginer qu’à partir de ces contenus on puisse poser un diagnostic médical, il n’y avait qu’un pas qu’une équipe de chercheurs a décidé de franchir.
Tenter de démontrer que les réseaux sociaux peuvent avoir une utilité médicale, c’est le défi que 2 chercheurs des universités de Vermont et de Harvard ont relevé et dont les travaux viennent d’être publiés.
Les auteurs de cette étude ont analysé à l’aide d’un algorithme qu’ils ont créé 44 000 photos publiées sur Instagram par 166 participants, dont 71 avaient été diagnostiqués comme dépressifs.
Pourquoi Instagram ? Parce qu’il est particulièrement intéressant compte tenu de son utilisation. Ses membres publient près de 100 millions de nouveaux posts chaque jour. Et le taux de nouveaux membres a détrôné Twitter, YouTube, LinkedIn, et même Facebook.
Docteur Instagram, 2 fois plus précis que les médecins américains
Grâce à une technique d’intelligence artificielle, les chercheurs ont réussi à identifier des critères qui permettent de diagnostiquer une dépression chez un individu avec une précision de 70 % alors que les médecins américains ne parviennent à diagnostiquer correctement cette affection chez seulement 40 % des dépressifs.
Quels sont ces critères retenus par les chercheurs ?
Les photos publiées par les personnes souffrant de dépression étaient le plus souvent grisâtres, froides et sombres et recevaient moins de like et étaient moins partagées. Les sujets dépressifs filtrent souvent les couleurs pour publier leurs photos en noir et blanc et ne publient que rarement des photos artificiellement éclaircies et réchauffées. Ils diffusent des photos montrant leur propre visage et plus rarement des clichés ou ils sont entourés par des tiers.
Les scientifiques concluent leurs recherches en précisant que les marqueurs de dépression sont observables dans le comportement des utilisateurs d’Instagram et que ces signaux dépressifs peuvent être détectés avant même la date du premier diagnostic médical.
Des questions d’ordre éthique
Mais si ces recherches ont des limites, en raison de la petite taille de l’échantillon, elles n’en restent pas moins intéressantes mais aussi préoccupantes.
Qu’en est-il de l’utilisation future au niveau individuel ? Diagnostiquer une dépression chez un individu qui n’a rien demandé pose de réelles questions éthiques.
Alors imaginez demain qu’Instagram vous écrive ou pire encore, votre employeur, pour vous alerter sur la détection de signes avant-coureurs de dépression et pour vous sommer de consulter un médecin….non ce n’est pas de la science fiction ! Alors réfléchissez bien à ce que vous postez sur les réseaux sociaux !
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