Présentés lors du dernier congrès de l’ESC (European Society of Cardiology) qui vient de se clôturer à Barcelone, les résultats de l’étude PURE abordent les effets d’une alimentation riche en sucre versus une alimentation riche en matières grasses. Des résultats qui remettent en cause les croyances populaires.
Les principes nutritionnels d’un régime équilibré et santé ont fortement évolué ces dernières années.
Nous sommes passés d’une approche quantitative, les calories, la quantité de glucides ou de lipides à une approche plus qualitative ou la nature des micronutriments et leurs bénéfices santé ont été positionnés au premier plan.
Cette approche, s’est traduite tout d’abord par le retour en grâce des lipides, compte tenu de leur rôle essentiel dans notre métabolisme et leur riche composition en micronutriments (acides gras polyinsaturés et monoinsaturés), responsables d’un effet anti inflammatoire.
Elle s’est également focalisée sur les sucres, surtout les sucres ajoutés, devenus l’ennemi nutritionnel n°1, compte tenu de leur action pro inflammatoire. Et je vous rappelle que l’inflammation est l’accélérateur clé du processus du vieillissement.
L’étude PURE (Prospective Urban Rural Epidemiology) est une vaste étude qui a démarrée en 2003 et qui a suivi 135 000 personnes âgées de 35 à 70 ans pendant 7 ans.
Cette étude, pilotée par une équipe de chercheurs de l’université McMaster au Canada a été menée sur 18 pays dont la nature des apports caloriques sont différents : Canada, Suède, Emirats Arabes Unis (apports élevés), Argentine, Brazil, Chili, Colombie, Chine, Iran, Malaisie, Palestine, Afrique du Sud, Pologne et Turquie (apports modérés) et Bangladesh, Inde, Pakistan and Zimbabwe (apports faibles).
Au cours du suivi, il y a eu 5.796 décès et 4.784 évènements cardiovasculaires.
Premier enseignement, une consommation riche en glucides est associée à un risque de décès plus élevé
Les chercheurs ont classé les participants en cinq groupes selon leur consommation de glucides et comparé les 20 % qui en consommaient le plus aux 20 % qui en consommaient le moins. La consommation la plus élevée en glucides augmente significativement de 28% le risque de décès toutes causes confondues.
Deuxième enseignement, une consommation pauvre en matière grasse augmente la mortalité
Et c’est le résultat le plus inédit de cette étude. La consommation la plus élevée en matières grasses est associée à une baisse de 23 % du risque de mortalité par rapport à ceux qui en consommaient le moins. Et ce bénéfice santé s’exprime quel que soit le profil de matière grasse consommée (-20% avec des acides gras polysinsaturés, -19% avec des acides gras monoinsaturés, -14% avec les acides gras saturés). Pour rappel, les acides gras polyinsaturés se retrouvent dans les graisses végétales et de poissons et les acides gras saturés sont présents dans le beurre, le fromage, et la charcuterie.
Ces résultats confirment et démontrent le bénéfice des nouvelles tendances nutritionnelles. Les matières grasses, et plus particulièrement les graisses saturées, ont été considérées à tort pendant des décennies comme favorisant l’apparition de maladies cardiovasculaires.
Ce sont donc bien les apports en sucre et non pas les apports en matières grasses qui doivent être contrôlés dans l’établissement d’un régime alimentaire santé.
Source :
Crédit photo : angelsimon
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