Jeudi dernier, s’est tenu au Sanders Theater de l’université d’Harvard, la 27ème édition des Ig Nobels (prononcer Ignobels), événement scientifique devenu incontournable et dont le prix d’anatomie a été décerné cette année à une équipe britannique pour leurs travaux sur l’augmentation de la taille des oreilles avec l’âge.

Le mois dernier, je vous avais concocté un article sur les Ig Nobels 2015 (cf mon post du 19 août 2017). Depuis 1991, ce prix récompense les recherches scientifiques les plus étranges, les plus insolites mais qui ont toutes pour point commun, de faire réfléchir.

Cette édition 2017 a été une fois de plus une cérémonie complètement délirante, preuve que les scientifiques sont aussi capables d’avoir de l’humour.

 

Pour le prix d’Anatomie 2017, c’est un britannique, James A. Heathcote, qui a été récompensé pour son travail intitulé : « Pourquoi les hommes âgés ont ils de grandes oreilles ? ». Le chercheur est le premier à avoir scientifiquement établi une corrélation entre la taille des oreilles et l’âge des mâles de l’espèce humaine. 206 patients, d’un âge compris entre 30 et 93 ans, et âgés en moyenne de 53 ans, ont été recrutés dans l’étude. Et l’auteur a pu objectiver et confirmer que nos oreilles grandissaient de 2 mm tous les 10 ans, soit plus d’1 cm au bout de 50 ans.

 

Et pour se faire plaisir, un petit cocorico avec la remise du prix de médecine à des universitaires français de Lyon et de Paris, auteurs d’un article consacré aux structures cérébrales impliquées dans l’aversion au fromage. Selon les auteurs, 6% des français sont dégoûtés par le fromage. Les chercheurs ont effectué leur étude sur un échantillon de 332 personnes afin de vérifier leur intuition : le fromage est bien l’aliment pour lequel l’aversion est la plus fréquente. En réalisant une IRM sur un échantillon de 30 personnes (15 aimant le fromage, 15 détestant le fromage) ils ont pu identifier que certaines zones du cerveau étaient activées chez les sujets dégoûtés par le fromage alors que d’autres étaient inactives.

Pour expliquer cette dualité, les chercheurs suggèrent que ces régions du cerveau comprennent deux types de neurones avec des activités complémentaires: l’une liée au caractère récompensant d’un aliment et l’autre à son caractère aversif.

Pour conclure, demain, quand nous serons vieux, nous serons plus petit avec de grandes oreilles et peut-être un gros nez si nous n’aimons pas les fromages forts…tout un programme !

Et si vous avez un peu de temps devant vous, je vous invite à visionner l’intégralité de la cérémonie en vidéo en cliquant ici.  Vous y retrouverez la remise du prix Anatomie à 33mn40 et la remise du prix Médecine à 1h04.

 

Sources :

Why do old men have big ears?

The Neural Bases of Disgust for Cheese: An fMRI Study

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Déclic Estival n°4 : le florilège des études scientifiques farfelues, insolites voire inutiles

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A propos de l'auteur

Médecin, micro-nutritionniste, médecin du sport, je suis passionné par la médecine préventive, la prévention du vieillissement, la longévité et l’étude des comportements santé. Je suis l'auteur du Grand Livre des Secrets de la Longévité, sorti en mai 2018 et des "Nouvelles Clés de la Longévité " sorti en aout 2019 aux Editions Leduc.s.

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2 Réponses

  1. Gallois

    Concernant la taille des oreilles, si l’étude n’est pas prospective, la conclusion serait plutôt que de grandes oreilles sont peut-être un signe de longévité !
    Dans tous les cas, les vieilles oreilles, plus grandes, facilitent le travail d’un auriculotherapeute !

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