C’est aujourd’hui que se termine la grand-messe européenne du diabète qui se tient cette année à Lisbonne, l’EASD (European Association for the Study of Diabetes) et qui réunit les plus grands spécialistes européens et mondiaux. Dans le cadre de ce congrès,  une communication sur l’impact de la nutrition sur l’évolution du diabète a retenu mon attention.

Le diabète est avec l’asthme, l’une des maladies chroniques la plus fréquente. 3,5 millions de français en sont atteints et cette maladie est en augmentation constante (près de 5% par an). Le diabète de type 2, anciennement appelé diabète gras, touche majoritairement les personnes de plus de 40 ans. C’est la forme de diabète la plus connue et la plus fréquente (90% des diabétiques). Les complications du diabète sont nombreuses et peuvent être lourdes (cardiovasculaire, ophtalmologique, rénal, mains et pieds). La prise en charge de cette maladie fait appel d’une part aux mesures hygiéno-diététiques (régime alimentaire et activité physique) et d’autre part aux traitements médicamenteux. Ces derniers permettent de contrôler la maladie mais pour maintenir ce contrôle, les médecins sont amenés à augmenter le nombre de médicaments.

Le professeur Roy Taylor de l’Université de Newcastle (UK) qui travaille depuis près de 40 ans sur le diabète de type 2 a présenté ses travaux sur l’impact d’un régime à très faible teneur en calories (600 à 700 calories par jour). Et il conclut que ce régime sévère qui a entraîné une perte de poids de 15 kg en moyenne, peut inverser l’ensemble des facteurs responsables du diabète de type 2. Et il ajoute que cette réversibilité peut être maintenue pendant au moins 10 ans.

Cette communication fait suite à l’étude CounterPoint, réalisée par son équipe qui avait montré que ce régime très faible en calories entraînait :

  • une chute rapide et importante du taux de graisse dans le foie, ce qui avait pour effet de normaliser la sensibilité à l’insuline hépatique dans les 7 jours qui suivent le début du régime,
  • une normalisation du taux de sucre dans le sang (glycémie à jeun) en 7 jours,
  • une normalisation de la sécrétion d’insuline en 8 semaines.

Cette réversibilité du diabète peut être obtenue même des années après l’apparition de la maladie.

Le régime expérimental, sévère,  a été apprécié par les participants. Peu de patients ont manifesté de la faim ou de la fatigue, par contre une amélioration très rapide du bien-être a été ressentie. Le programme a suivi le principe « One, Two », 1 étant la période de perte de poids sans activité physique associée, 2 étant celle du maintien du poids à long terme via une restriction calorique plus modeste et l’augmentation de l’activité physique.

Compte tenu de l’importance et de l’intérêt de ces premiers résultats, une étude est aujourd’hui en cours, le Diabetes Remission Clinical Trial (DiRECT)  pour déterminer si cette approche peut être applicable en routine. Les résultats seront communiqués en fin d’année.

Un site web a été mis en place par le Pr Roy Taylor pour répondre à tous ceux (médecins ou malades) qui veulent plus d’information sur ce régime.

 

Sources :

Type 2 diabetes is a reversible condition

Reverse your diabetes – and you can stay diabetes-free long-term

The Diabetes Remission Clinical Trial (DiRECT): protocol for a cluster randomised trial

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