Oui il faut mâcher, oui il faut prendre son temps, non il ne faut pas avaler tout rond et expédier son repas en 5 mn chrono ! A priori, nous l’avons tous compris, ce qui ne veut pas dire qu’on l’applique tous les jours. Si nous savons que la mastication est un temps préalable essentiel à la digestion pour que nos aliments arrivent dans l’estomac, broyés et prédigérés par les sucs salivaires, nous connaissons moins les relations entre mastication et mémoire.
La mastication nous permet de bien digérer mais c’est aussi un des facteurs qui entraîne la satiété, c’est à dire le sentiment de ne plus avoir faim. Le fait de mâcher provoque au bout de 15 à 20 minutes, la libération par le cerveau d’un neurotransmetteur, l’histamine, qui va transmettre le message de satiété. En clair, plus on mastique et plus on prend son temps pour manger, moins on a faim donc moins on mange.
Pour preuve, une étude française originale, menée par l’unité de nutrition humaine de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) qui a demandé à des volontaires de mâcher longuement leurs aliments… puis de les recracher, sans les avaler ! La totalité de ce que les volontaires ont mis en bouche a donc été recrachée sans qu’aucune calorie n’ait été consommée. A l’issue de l’expérience, les participants ont déclaré qu’ils n’avaient plus faim… alors qu’ils n’avaient finalement rien mangé.
Mâcher stimule la mémoire
Mais ce que l’on sait moins, c’est que la mastication intervient dans la cognition (la mémoire) et qu’elle réduit le risque de démence ! C’est ce qu’une toute nouvelle étude de l’université de Tokyo vient de démontrer. Ils ont fait la preuve que la stimulation masticatoire avait une influence significative sur le développement du système nerveux central. Les expériences comportementales menées chez l’animal ont confirmé que la réduction de la mastication entravait la mémoire et les fonctions d’apprentissage et qu’elle se traduisait par une réduction d’activité de l’hippocampe, zone du cerveau impliqué dans la mémoire.
Une autre étude réalisée en 2012 par l’institut de gériatrie à Karolinska (Suède) s’est intéressé à des personnes âgées de plus de 77 ans. Ils se sont penchés sur la relation entre la perte de dents, la capacité de mastication et la fonction cognitive. Les chercheurs confirment que les personnes âgées ayant le plus de difficultés à mâcher des aliments fermes ont un risque significativement plus élevé de développer des troubles cognitifs.
Mais alors puisque que mâcher est bénéfique pour la santé, je me suis demandé ce qu’il en était du chewing-gum, responsable chez les aficionados d’une mastication quasi-permanente ? Ont ils des fonctions cognitives plus développées que la moyenne ? Je suis parti mener l’enquête…et là, première surprise, je découvre que les français sont les plus gros consommateurs de chewing-gums, juste derrière les américains !
Et deuxième surprise, de nombreuses études scientifiques ont été réalisées pour évaluer les bienfaits du chewing-gum.
Et que disent-elles ? Tout d’abord que la composition riche en édulcorants présente de nombreux dangers et que leur consommation peut présenter des risques au niveau digestif.
Et sur la mémoire, si plusieurs études ont confirmé son bénéfice sur la concentration….en 2012 une étude a créé la polémique en annonçant que le chewing-gum altèrerait la mémoire à court terme. Alors si vous êtes consommateurs de chewing-gum, je vous invite à lire la mise au point de sciences et avenir, réalisée en 2014 qui vous dit tout sur les bienfaits et les risques.
Sources :
Reduced Mastication Impairs Memory Function
Chewing Ability and Tooth Loss: Association with Cognitive Impairment in an Elderly Population Study
Gummed-up memory: chewing gum impairs short-term recall.
Le chewing-gum est-il bon ou mauvais pour la santé ?
Crédit photo : : istock -pixalot
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