La progression de la sédentarité en France vient d’être objectivée dans le cadre d’une nouvelle étude. Et ce sont les femmes qui sont les plus touchées avec une augmentation de 16% sur les 10 dernières années, en raison d’un temps passé sur les écrans en forte augmentation.

La sédentarité, c’est à dire le temps passé assis ou allongé en dehors des temps de repas et de sommeil, est intimement liée au temps passé devant les écrans (ordinateur, téléphone, télévision, jeux vidéo). C’est un facteur de risque connu pour de nombreuses maladies comme le diabète ou les maladies cardiaques.  Et ce risque vient se cumuler à un autre risque qui est celui de l’inactivité physique, défini comme la non atteinte des recommandations de l’OMS (pour les adultes, au moins 150 minutes d’endurance modérée, ou 75 minutes d’endurance soutenue, en une semaine).

3 heures par jour de sédentarité seraient responsables de 3,8 % de la mortalité toutes causes, quant à l’inactivité elle serait à l’origine de 6 à 9 %.

Or, depuis 2006, la durée quotidienne moyenne passée devant les écrans chez les adultes a augmenté de 53% pour atteindre 5h07 mn par jour. Et cette augmentation est nettement plus marquée chez les femmes (+ 66%) que chez les hommes (+44%).

Ce sont aujourd’hui 80 % des Français adultes qui passent au moins 3 heures devant des écrans (la télévision pour les plus âgés, l’ordinateur pour les plus jeunes) alors qu’ils étaient 53 % il y a 10 ans.

Et ce, malgré tous les efforts de communication qui ont été déployés à l’attention des français : 5 fruits et légumes par jour, bouger plus, 10 000 pas par jour, 30 mn d’activité quotidienne. Si nous avons tous à l’esprit certaines de ces recommandations, nous ne les mettons pas pour autant en pratique.

L’ensemble de ces données sont issues de l’étude Esteban 2014-2016 qui vient d’être présentée par Santé publique France, agence nationale de santé publique, sous tutelle du ministère chargé de la santé (ex INPES).

Quelques 1 182 enfants de 6 à 17 ans et 2 678 adultes de 18 à 74 ans de France métropolitaine ont été inclus dans cette étude.

Chez les adultes, en 10 ans, on observe une baisse préoccupante (- 16 %) de la proportion de femmes physiquement actives, particulièrement chez les 40-54 ans (-22%) alors que la proportion d’hommes physiquement actifs a augmenté de 10%, essentiellement parmi les 40-54 ans.

Seulement 53 % des femmes atteignent les recommandations de l’OMS, contre 70 % chez les hommes.

Contrairement à 2006 où le gradient scolaire ne semblait pas avoir d’influence, le diplôme joue sur l’intensité de la pratique : les plus diplômés s’engageant davantage dans une pratique de niveau élevé.

Santé publique France a repensé la rubrique « Bouger plus » du site www.mangerbouger.fr avec de nouveaux outils ayant pour objectif d’aider les Français à augmenter leur activité physique et à diminuer leur temps passé assis.

Comment réagir face à cette sédentarité grandissante ? Si l’explosion du temps passé sur les écrans est importante, ce temps passé est du temps en moins passé en extérieur. Et notre vie professionnelle qui s’est sédentarisé ne nous aide pas non plus.

Notre recommandation ? Ne pas passer plus de deux heures par jour devant les écrans en dehors du temps de travail. Et quand on est au travail, il faut penser à  se lever toutes les deux heures. »

Et bien sur, continuer à utiliser des moyens actifs pour se rendre au travail (marche, vélo), éviter de prendre les escalators ou l’ascenseur, faire ses courses à pied dans son quartier, faire son ménage…

 

Source :

Étude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition (Esteban 2014-2016) – Chapitre Activité physique et sédentarité

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