De nombreuses études ont démontré qu’une consommation modérée d’alcool était associée à une réduction du risque cardiovasculaire.

D’autres ont suggéré qu’une consommation modérée d’alcool pourrait être associée à un risque réduit de démence.

Si l’on sait que les gros buveurs sont à risque élevé de démence et d’atrophie cérébrale, peu d’études ont fourni des preuves indéniables d’un effet protecteur sur le cerveau d’une faible consommation d’alcool.

Le 4 mai dernier, un avis d’experts de Santé publique France (ex INPES) et de l’Institut national contre le cancer (Inca) a recommandé de fixer à 10 verres standard (soit 10cl de vin ou de champagne, 2,5 cl de pastis ou de whisky, 7 cl d’apéritif ou 25 cl de bière ) par semaine et 2 verres par jour le seuil maximum de consommation d’alcool.

Mais une toute récente étude observationnelle réalisée par l’Université d’Oxford et l’University College (London) va peut être remettre en question ces recommandations.

Réalisée sur plus de 550 sujets, cette étude a évalué tous les 5 ans pendant 30 ans, leur consommation hebdomadaire d’alcool, et leurs performances cognitives. Ces données ont ensuite été confrontées aux résultats d’IRM cérébrales disponibles.

Comme on pouvait s’y attendre, les consommations les plus élevées ont été associées à une augmentation du risque d’atrophie de l’hippocampe (une zone du cerveau localisée dans le lobe temporal et qui est un des centres de la mémoire et du repérage dans l’espace). Les gros consommateurs (> 30 unités/semaine) ont affiché un risque près de 6 fois plus élevé d’atrophie de l’hippocampe que les non buveurs.

Mais le résultat le moins attendu concernait les buveurs modérés (14-21 unités/semaine). Ils ont eux aussi un risque d’atrophie de l’hippocampe, triplé par rapport à celui des non buveurs

Quant aux buveurs légers, s’ils n’ont pas de risque augmenté d’atrophie de l’hippocampe par rapport aux non-buveurs, leur consommation ne les protège pas du risque d’anomalies cérébrales, contrairement à ce qui est observé pour le risque cardiovasculaire.

Mais c’est sur les performances cognitives que cette étude est la plus parlante.

La forte consommation est sans surprise associée à un déclin plus rapide dans les tests évaluant la fluence lexicale.

Mais la  consommation légère entre 7 à 14 unités/semaine a aussi un impact non négligeable sur les scores lexicaux une réduction des scores supérieure de 14 % à celle des non-buveurs et de 17 % pour 14 à 21 unités.

On comprend d’après les résultats de cette étude que même une consommation légère mais soutenue d’alcool peut endommager le cerveau.

En revanche, aucune altération cérébrale n’est retrouvée chez les buveurs très légers (moins de 7 unités par semaine).

Et c’est sur cette dernière démonstration que nous conclurons., le cerveau reste intact chez les buveurs très légers.

Pour ceux qui s’interrogent sur l’équivalent de l’unité utilisée dans l’étude et bien le voici :

  • Une unité contient 10 ml ou 8g d’alcool.
  • Les anglais ont de leur côté traduit l’équivalent de 14 unités vin ou bière en 5 grands verres de vin de 175 ml chaque ou 4 grandes pintes de bière de 568 ml chaque….des quantités bien loin de nos habitudes……enfin je pense.

 

A propos de l'auteur

Médecin, micro-nutritionniste, médecin du sport, je suis passionné par la médecine préventive, la prévention du vieillissement, la longévité et l’étude des comportements santé. Je suis l'auteur du Grand Livre des Secrets de la Longévité, sorti en mai 2018 et des "Nouvelles Clés de la Longévité " sorti en aout 2019 aux Editions Leduc.s.

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