La journée mondiale de la maladie de Parkinson s’est déroulée hier,  l’occasion pour nous de revenir sur l’influence de l’environnement sur cette maladie.

La maladie de Parkinson est la seconde maladie neurodégénérative derrière la maladie d’Alzheimer. Elle touche un certain type de neurones, les neurones à dopamine et provoque leur dysfonctionnement puis leur dégénérescence. Les personnes atteintes de cette maladie présentent des symptômes moteurs avec une lenteur des mouvements ou des tremblements, mais aussi des symptômes non moteurs comme des troubles cognitifs.

Il s’agit d’une maladie très rare avant 45 ans et qui touche majoritairement la population des plus de 65 ans. Fin 2015, 166.712 personnes ont été traitées en France. Plus de la moitié des patients avaient plus de 75 ans. Les hommes sont atteints environ 1,5 fois plus souvent que les femmes. Et il s’agit de la maladie dont le nombre de cas a le plus augmenté entre 1990 et 2015. Compte tenu des prévisions d’augmentation de la population âgée, 260.000 personnes environ devront être prises en charge en 2030.

Les agriculteurs comme les riverains sont menacés

Le lien entre l’exposition aux pesticides et le risque accru de développer la maladie de Parkinson est compréhensible lorsque l’on sait que certains pesticides sont neurotoxiques. Ce lien a été démontré il y a plusieurs années chez les agriculteurs et les ouvriers agricoles, avec un risque plus élevé de 10%. Un décret, entré en vigueur en 2012, reconnaît d’ailleurs cette maladie comme maladie professionnelle.

Cette semaine, une étude a été publiée par une équipe française de l’Inserm (Unité708 – Neuroépidémiologie – Hôpital de la Salpêtrière). Elle a cherché à confirmer le lien entre pesticides et maladie de Parkinson mais cette fois chez la population habitant sur ces zones agricoles. Et elle a conclu que  tous les habitants des régions où l’activité agricole était importante avaient un risque plus élevé que la moyenne de développer cette maladie neurodégénérative.

Pour obtenir ce résultat les chercheurs ont utilisé les données issues de l’Assurance maladie afin de connaître le nombre de personnes nouvellement traitées par des médicaments antiparkinsoniens dans chaque canton français (69 000 cas survenus en métropole sur la période 2010–2012). Puis ils ont utilisé le recensement agricole national du ministère de l’Agriculture pour caractériser l’activité agricole sur chacun de ces cantons. Ils ont ainsi pu établir un lien entre le nombre de malades et l’importance et la nature de l’activité agricole pour chaque canton. Leur constat est limpide. Plus la surface allouée à l’agriculture est élevée, plus le nombre de cas est important. Et l’association semble plus prononcée avec certaines cultures, comme celle de la vigne. Dans les régions viticoles, le nombre de maladies de Parkinson serait augmentée d’environ 10%. Les chercheurs remarquent également que la relation est la plus marquée chez les plus de 75 ans. Peut-être les personnes les plus âgées ont-elles été exposées plus longtemps que les autres, notamment à des pesticides toxiques qui sont aujourd’hui interdits, comme les organochlorés.

La viticulture compte parmi les cultures les plus utilisatrices de pesticides. En France, en 2000, la viticulture représentait 3% de la surface agricole utile et consommait 20% des tonnages des pesticides, essentiellement en raison d’un usage important de fongicides et d’insecticides. Ces résultats plaident en faveur de la réduction de l’exposition aux pesticides des agriculteurs et des riverains des cultures, notamment viticoles.

2 nouvelles campagnes de communication

Comme chaque année, le 11 avril est consacré à la maladie de Parkinson. Et comme pour chaque journée mondiale ou nationale c’est le moment idéal pour les parties prenantes de parler de la maladie, de la faire connaître et également de tenter de faire changer le regard du grand public. C’est le cas de l’association France Parkinson qui représente les patients mais aussi de l’ICM (Institut du Cerveau et de la Moelle Epinière), une fondation privée reconnue d’utilité publique,  dédiée à la recherche sur les maladies du système nerveux qui ont réalisé chacun leur propre campagne.

La campagne de France Parkinson (à voir ICI ou en cliquant sur l’image centrale), réalisée avec le concours de Michel Cymes a fait l’objet d’une campagne télé et radio. Elle met en scène de façon extrêmement réaliste le regard des autres dans un contexte du quotidien.

Quant à la campagne de l’ICM, intitulée « Seules nos émotions devraient nous faire trembler », c’est l’agence Publicis qui signe ce spot très émotionnel de sensibilisation et d’appel aux dons. Le film raconte la vie de Tom de son enfance à sa vieillesse à travers des moments clés chargés d’émotions qui le font trembler. Des moments heureux ou plus dramatiques comme chaque être humain peut vivre. Âgé, son tremblement n’est plus dû aux émotions mais à la maladie de Parkinson et il ne s’arrête plus. Diffusé à la télévision et sur les réseaux sociaux (#ShakeParkinsonsOff), le spot télé est accompagné d’une version mobile qui associe les tremblements du personnage à ceux du vibreur du smartphone (système d’exploitation Android). Vous pouvez voir cette campagne ICI.

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Sources :

INCIDENCE DE LA MALADIE DE PARKINSON CHEZ LES AGRICULTEURS ET EN POPULATION GÉNÉRALE EN FONCTION DES CARACTÉRISTIQUES AGRICOLES DES CANTONS FRANÇAIS

France Parkinson

Institut du Cerveau et de la Moelle épinière

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